BPE 2018 Bamako MALI Tel. +223 20217140 Fax: +223 20217140
| | Les Centres d'Intérêt - Page 1 Le Niger, fleuve des fleuves. Le Niger est un monde en lui-même qui fournit au Mali un lien de connexion entre la savane et le désert et un moyen de communication précieux. Cet étrange royaume liquide possède ses divinités telles celles des pêcheurs bozo qui sont toujours très attachés aux rites animistes. Les Bozo doivent leurs moyens de subsistance au fleuve et les Somono sont les spécialistes dans la manoeuvre des pirogues.. Aujourd'hui, tous les habitants du Mali dépendent dans une certaine mesure du Fleuve Roi qui a son propre territoire et ses provinces, le vaste delta intérieur.
Dans une zone de 30 000 km2, l'eau hésite, se promène, se brise en multiples bras et se retrouve ensuite, formant ainsi un paysage où il est difficile de dire où la terre finit et où l'eau commence. Pendant et immédiatement après la saison ses pluies, de juillet à décembre, la plaine entière est inondée, permettant la navigation de bateaux de fort tonnage. Le Niger est aussi le royaume du commerce. Des anciens temps de l'Empire du Ghana jusqu'à nos jours, le trafic ne s'est jamais arrêté. Les possibilités du déploiement de son cours ont toujours été majestueuses; c’est un long chemin libre sur 1500 km, toujours accessible et par tous les temps, liant naturellement le Nord et le Sud, le cœur de l'Afrique noire et la limite extrême de l'Afrique du Nord. Aujourd'hui, le Niger est la principale artère de l'économie nationale. Il continue de remplir son rôle ancestral: fournir un moyen de communication. La navigation sur le Niger permet le contact le plus attrayant avec le pays tel qu'il est, les rivages se déroulent à portée de salutations, fournissant de nombreuses scènes de la vie quotidienne. On voit ainsi le Mali des jours passés, les villages construits dans l'urgence, les villes fortifiées nichées autour de mosquées en terre, les pirogues, les commerçants, les pasteurs nomades, les marchés. Naviguer à la voile sur le fleuve, c'est choisir la manière la plus authentique de comprendre le pays dans ses aspects humains, culturels et économiques. Il faut pratiquer cet art de la contemplation sans hâte, en vivant au rythme lent des eaux et "gaspillant" quelques heures pour découvrir le secret d'une sagesse séculaire. Bamako Fondée en 1640, la capitale du Mali doit son nom à deux mots bambara: Bama et Ko, qui signifient respectivement crocodile et rivière. Située au centre du vieux pays mandingue, sur les rives du Niger, riche de plus d'un million d'habitants, Bamako est une ville très agréable et très accueillante.
Elle garde quelques vieilles architectures de style colonial (1900-1914), un Musée national, un marché très animé, le souk des artisans, la cathédrale et de nombreux restaurants de cuisine locale ou internationale. Segou Ancienne capitale du Royaume bambara, fondée en 1852 par Kaladian Coulibaly, Segou est aujourd'hui la capitale de la quatrième région économique du Mali et l'un des principaux centres industriels et commerciaux du pays. Située à 220 km au nord-est de Bamako, elle s'étire sur 8 kms sur les bords du Niger, c'est aussi un centre agricole important pour les noix de Karité et les mangues. Selon la tradition, la région de Segou abrite le mystérieux "4444+1 blanzans (Acacia albida)", un de ces arbres étrangement couvert de feuilles pendant la saison sèche ; les 4444 ont été dénombrés mais l'emplacement du dernier demeure inconnu. Djenné Tombouctou aurait-elle connu la splendeur qui est sienne si elle n'avait pour jumelle Djenné? Et Djenné serait restée une ville banale si Tombouctou n'avait pas existé. Dans l'histoire du Mali, les villes ont gardé des liens commerciaux, intellectuels et religieux exemplaires. Pendant longtemps, leur Histoire était unique et le déclin de l'une d'entre-elles avait des répercutions sur les autres. Cependant Djenné n'est pas une pure réplique de Tombouctou car elle a acquis sa caractéristique propre. Située au cœur du delta intérieur du Niger, Djenné se présente comme une île qui émerge des hautes-eaux pendant les inondations de l'hiver. Protégée par les eaux pendant plusieurs mois de l'année et le reste du temps gardée par ses murs, la ville est restée pratiquement à l'abri des pillages, des incendies et des autres catastrophes (Tombouctou n'y a pas échappé). Aujourd'hui, Djenné semble exactement la même que quand le voyageur français René Caillé la vît pour la première fois en 1828, et ce qu'il a découvert a très peu changé depuis le Moyen Age. Il en a noté la puissance et la beauté: Djenné est fière de sa mosquée (et de l'influence religieuse et intellectuelle qu'elle implique), de son commerce et de son architecture (la richesse et le bon goût de ses habitants).
Djenné a été fondée au début du IXe siècle, sur les rives du Bani , affluent du Niger. Elle était appelée "Petite". Cependant elle a commencé à se développer seulement au XIIe siècle, quand Tombouctou a commencé à fleurir. La ville a été convertie à l'Islam et a édifié une mosquée, et les commerçants du sud se sont regroupés en masse avec leurs chargements d'or, d'ivoire, de noix de cola ; leurs embarcations étaient construites pour transporter des dizaines de tonnes de ces produits vers Tombouctou qui commerçait alors vers le Nord. Ainsi, au Moyen Age, sa population était immergée dans une civilisation urbaine raffinée sur laquelle Es-Sdi, auteur de Tarikh es-Soudan né à Tombouctou, écrivait: "Cette ville est immense, florissante et prospère, elle est riche, bénie et favorisée par les cieux."
Le déclin de Djenné au XIXe siècle n'est pas sans rapport avec la tentative conduite par Cheick ou Amadou de restaurer le fondamentalisme musulman. Ce chef politique et religieux chassa les marchands hors du temple, transférant les marchés de Djenné plus à l'est ( ce qui a crée Mopti), faisant démolir la mosquée vieille de plusieurs siècles pour en faire construire une d'avantage à son goût. La mosquée actuelle qui date de 1907 a été édifiée sur les fondations de l'ancienne et jouit maintenant d’ une renommée bien méritée. Proche du marché haut en couleurs, la grande mosquée en banco est très impressionnante avec ses murs en terre lissés à la main; c'est un joyau de l'architecture soudanaise. La ville est un enchantement et un délice pour les yeux. L'architecture splendide des maisons et des constructions est l'exemple rare dans l'Afrique de l'Ouest d'une zone complètement préservée des destructions, des ravages du temps et des outrages du monde moderne. L'UNESCO a inscrit le vieux Djenné au patrimoine mondial de l'Humanité. Le lundi est le jour le plus spectaculaire et impressionnant pour y arriver: c’est en effet le jour du marché. A l'approche de midi, la lumière vibrante sublime les couleurs des vêtements des indigènes et le bruit de la foule remplit l'espace en face de la mosquée. L'extraordinaire diversité des étroits passages entre les étalages est spécialement frappante. On trouve les marchands du sud, les Dioula, les paysans bambara qui vendent leur riz, le mil et le coton, les petites femmes dogon qui se tiennent solennellement derrière leurs piles d'oignons. Mais depuis le XIXe siècle, Djenné est principalement une ville peulh. Chaque Peulh est un gentilhomme, mais il s'intéresse à peu de choses, sauf à ce qui représente pour lui une réelle richesse: son bétail. Les femmes sont facilement identifiables: elles portent du beurre et du lait frais ou caillé contenu dans trois ou quatre calebasses qu'elles tiennent très gracieusement sur leur tête. De plus, elles ont des coiffures très élégantes et des bijoux raffinés. Au cœur du vieux Mali, le renom de Djenné attirera les visiteurs encore pendant des années, comme il y a des siècles.
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